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Arbre dépérissement

Les conséquence du dérèglement climatique sur les arbres

Baisse de la réserve en eau dans les sols

Le dérèglement climatique, c’est d’abord une plus grande fréquence de températures élevées. Pour les arbres, contrairement aux animaux qui peuvent se réfugier à l’ombre, la seule solution est la transpiration ! C’est la capacité à transformer l’eau liquide en vapeur d’eau grâce aux stomates, minuscules pores situés sur les feuilles. Cette transpiration des arbres va permettre d’abaisser leur température, mais en même temps amenuise considérablement la réserve en eau présente dans le sol puisque l’arbre doit puiser dans cette réserve pour réguler sa température. Si cette réserve n’est pas réalimentée par des pluies, cela peut entraîner des difficultés d’approvisionnement car la réserve en eau diminue rapidement, dès le printemps quand les arbres relancent l’activité de photosynthèse.

 

Perte des feuilles et embolie

En cas de sécheresse prolongée, et lorsque l’arbre ne peut plus réguler sa transpiration (manque d’eau ou essence à moindre capacité de régulation), les arbres vont aller jusqu’à limiter la transpiration et donc leur fonctionnement : les stomates vont alors se refermer. Les feuilles se dessèchent, se flétrissent et tombent prématurément.

Plus grave, à l’intérieur du tronc, peuvent survenir des ruptures de la colonne de sève au niveau des vaisseaux conducteurs : des bulles d’air se forment, bloquent la circulation de la sève brute, provoquant alors une embolieLes feuilles chutent brutalement, stoppant ainsi la croissance de l’arbre.

 

Le coup de soleil

Pendant une canicule, les fortes chaleurs peuvent entraîner de véritables coups de soleil sur les arbres, surtout s’ils sont exposés au sud. Cela est dû à une élévation anormale de la température de l’écorce, surtout si elle est fine (hêtre, merisier, érable sycomore, peuplier …) ou chez les jeunes arbres. L’écorce s’assèche, se fend et se décolle, et la croissance est perturbée car le bois vivant est détérioré.

 

Recrudescences des risques d’incendies et attaques parasitaires

En cas de sécheresse, la forêt est plus sensible au feu car un certain nombre d’arbres ou de branches ont  séché. Cela est accentué par la présence de végétation sèche au sol, principalement la biomasse foliaire tombée à cause de la sécheresse et très inflammable.

Il faut ajouter qu’en cas de stress hydriquela vigueur et la capacité de réaction des arbres faiblit fortement : les parasites tels que les insectes et champignons vont alors profiter de l’affaiblissement des arbres pour les coloniser. C’est ce qu’on observe en ce moment, où le scolyte, un petit insecte ravageur décime les forêts d’épicéa et se sapin pectiné dans le grand Est.

 

Reproduction plus difficile et modification des périodes de végétation

En raison des hivers doux, la reproduction de certaines essences pourrait être rendue plus difficile, en l’absence de froid avant le printemps, qui permet normalement le phénomène de levée de dormance des graines.

Les bourgeons peuvent aussi s’ouvrir prématurément lors des hivers plus doux, et les arbres peuvent fleurir et fructifier plus tôt, ce qui a pour effet d’augmenter le risque de gelées tardives. D’autres essences pourraient au contraire ne plus « débourrer » (ouvrir leurs bourgeons) par manque de froid l’hiver.

 

Impact des dépérissements sur la biodiversité et les paysages

Les dépérissements qui font suite à ces phénomènes ont des impacts forts sur la biodiversité, dont les habitats peuvent progressivement disparaître. L’impact sur les paysages est aussi très important, en particulier lorsque des hectares entiers de forêt subissent d’importants dépérissements et attaques parasitaires.

Pour l’économie locale, c’est aussi un coup dur, car c’est tout un travail de patience, souvent sur plusieurs générations, qui se trouve anéanti en un temps record, sans que la nature ai trouvé le temps de s’adapter.

C’est ce point précis que nous verrons dans un prochain article : les solutions de la nature et de l’homme pour sauvegarder les forêts.