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Ecart à la moyenne saisonnière de référence 1991-2020 de la température moyenne agrégée - Zone climatique : France. Eté 1900 à 2024

Été 2025 : Bilan climatique et impacts sur les forêts françaises

Source : Météo-France, données publiées le 02 juillet 2025

L'été 2025 s'annonce particulièrement préoccupant pour les forêts françaises. Les dernières analyses de Météo-France révèlent non seulement des températures exceptionnelles mais aussi des conditions propices à une aggravation du risque d'incendies, dans un contexte de changement climatique déjà bien engagé.

 

1. Juin 2025 : Un mois historique 

Avec une anomalie thermique de +3,3°C par rapport à la normale, juin 2025 se classe comme le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré en France. Cette chaleur précoce et intense a des conséquences directes sur l'état des forêts.

La vague de chaleur débutée le 19 juin, avec des températures localement supérieures à 40°C, a accéléré l'assèchement de la végétation. Ce phénomène est particulièrement préoccupant car, comme le souligne Météo-France, des températures plus élevées favorisent l'évapotranspiration des plantes, rendant la végétation plus sensible au développement des incendies.

Le déficit pluviométrique moyen de 30% sur le pays, avec des situations critiques près de la Méditerranée, aggrave encore la situation. L'absence de pluie combinée à des températures élevées crée des conditions idéales pour la propagation des feux de forêt.

 

Les 10 étés les plus chauds ont tous été enregistrés au XXIe siècle

"Les 10 étés les plus chauds en France depuis 1900 @ Météo-France"

 

2. Des tendances estivales inquiétantes pour les écosystèmes forestiers

Les prévisions saisonnières pour juillet, août et septembre 2025 ne sont pas rassurantes pour nos forêts. Le scénario le plus probable d'un temps plus chaud et plus sec que la normale sur l'ensemble de l'Europe augmente significativement le risque d'incendies.

Évolution du nombre annuel de jours de risque élevé de feux

"Évolution du nombre annuel de jours de risque élevé de feux (IFM supérieur à 40) pour les niveaux de réchauffement de la France à + 2 °C, + 2,7 °C et + 4 °C selon les valeurs minimale, médiane et maximale de l’ensemble TRACC–2023"

Un risque accru et étendu

Selon les projections climatiques, le risque de feu se généralise quasiment à l'ensemble du pays. Dans une France à +4°C, certaines régions de la moitié nord pourraient connaître un risque de feu élevé selon des fréquences actuellement observées sur l'arrière-pays méditerranéen.

Les régions méditerranéennes sont particulièrement concernées, avec une multiplication par deux des jours de danger très élevé. Actuellement de 40 jours en moyenne par an, ces jours pourraient dépasser les 80 jours dans un scénario à +4°C.

Une saison des feux prolongée

La saison à risque élevé à modéré s'allonge, avec un démarrage plus précoce et une fin plus tardive en automne. Dans certaines régions, la saison complète des risques de feux pourrait durer 1 à 2 mois supplémentaires, comme le montrent les projections climatiques.

 

3. Impact du changement climatique sur les forêts

Le réchauffement climatique en cours a déjà des conséquences visibles sur nos forêts. L'augmentation des températures moyennes favorise non seulement l'assèchement de la végétation, mais aussi la prolifération de parasites normalement contrôlés par les gelées hivernales.

Des forêts plus vulnérables

Les hivers plus doux permettent aux parasites (insectes et champignons) de survivre et de se multiplier. Ces attaques entraînent des dépérissements importants de certaines essences forestières. Une fois morts, ces arbres deviennent un stock de combustible particulièrement inflammable.

Un rôle écologique menacé

La France, quatrième pays européen le plus boisé, voit ses forêts jouer un rôle crucial de puits de carbone. Les incendies menacent cette fonction essentielle dans la lutte contre le changement climatique, créant ainsi un cercle vicieux.

 

4. Conséquences potentielles pour les écosystèmes forestiers

Un été plus chaud et plus sec que la normale pourrait avoir des impacts majeurs sur nos forêts :

  1. Augmentation du risque d'incendies : Les conditions météorologiques prévues sont particulièrement propices aux départs et à la propagation des feux.
  2. Stress hydrique pour les arbres : Le manque d'eau combiné aux fortes températures affaiblit les arbres, les rendant plus vulnérables aux maladies et aux attaques de parasites.
  3. Modification des écosystèmes : Certaines essences pourraient souffrir particulièrement, entraînant des changements dans la composition des forêts.
  4. Impact sur la biodiversité : Les incendies et la sécheresse menacent de nombreuses espèces animales et végétales qui dépendent des écosystèmes forestiers.

 

 

L'été 2025 s'annonce particulièrement critique pour les forêts françaises. Les conditions climatiques exceptionnelles prévues risquent d'aggraver significativement le risque d'incendies et de stress hydrique pour nos écosystèmes forestiers. Cette situation souligne l'urgence d'adapter notre gestion forestière aux nouvelles réalités climatiques et de renforcer les mesures de prévention des incendies.