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chêne forêt

Les solutions de la nature pour s’adapter au changement climatique

Le constat de départ

On l’a vu, les aléas climatiques et surtout les sécheresses estivales, sont de plus en plus récurrents, et ça dure depuis les années 1980 … Les réactions des arbres dont on a parlé dans un précédent article sont presque instantanées pour permettre aux arbres de se préserver durant la saison.

Les arbres en bonne santé et adaptés à la station (sol et climat) réagissent à ces changements : les chênes se débarrassent naturellement des rameaux et des feuilles pour réduire la transpiration en cas de coup de chaleur important. Mais à partir d’un certain seuil de risques climatiques, ces adaptations naturelles atteignent une certaine limite, ce qui sera très variable selon la nature favorable du sol ou non. Si la sécheresse est trop importante, cela conduit à des risques importants voir une mortalité de l’arbre.

Les 3 issues possibles pour les arbres

Etant donné l’accélération évidente des changements et donc de l’évolution des milieux, voici les trois issues possibles pour les arbres :

  • Le déclin de certaines essences, avec un fort risque d’extinction : l’UICN a récemment révélé que 42 % des espèces d’arbres européennes sont menacées d’extinction
  • Localement, on observe des adaptations de certaines essences aux nouvelles conditions : les individus mieux dotés génétiquement supporteront mieux les changements. La diversité génétique, au sein d’une même espèce est donc un gage de survie.
  • A une échelle plus lente, les arbres, ou plutôt la forêt, réagissent autrement : ils se déplacent ! Les arbres bougent, de génération en génération, au gré du vent et du transport de leurs graines par les animaux. Les essences avec des bonnes capacités de dispersion vont pouvoir migrer vers le nord voire en altitude.

Les limites des capacités d'adaptation naturelles

Cette capacité à coloniser des aires plus appropriées a cependant ses limites : c’est un processus trop lent par rapport à l’évolution attendue du climat. De plus, certains facteurs de déplacement, grâce aux oiseaux, ne favorisent pas forcément les déplacements des espèces les plus appropriés : c’est l’exemple bien connu du geai des chênes, qui préfère transporter les glands de chêne pédonculé, plus gros et plus facilement transportable, plutôt que ceux du chêne sessile, pourtant mieux résistant au manque d’eau dans les sols.

Les choix du forestier sont donc déterminants, et son rôle est primordial pour aider la forêt à s’adapter plus vite au changement climatique. C’est un énorme travail que les professionnels ont déjà entamé, pour anticiper la survie d’essences qui seront récoltées seulement dans 45 à 150 ans. Les solutions de l’homme pour aider la nature, c’est ce que nous verrons dans un prochain article !